jeudi 3 mai 2012

LA TYRANNIE SPORTIVE par Jean-Marie BROHM

Avant que l'idéologie sportive* ne se déverse par tonnes, ceci sans interruptions, nous invitons les lecteurs à se munir au moins d'un titre de  Jean-Marie BROHM


THEORIE CRITIQUE D'UN OPIUM DU PEUPLE

La sportivisation généralisée de l’espace public au sein de la mondialisation capitaliste est l’une des expressions les plus achevées de la chloroformisation des consciences. L’omniprésence publicitaire du spectacle sportif, la prolifération des violences, corruptions, dopages et manipulations biologiques, l’instrumentalisation politiquement correcte de la fausse conscience sportive (« sport-culture », « sport-intégration », «sport-émancipation ») représentent la substance même du sport-opium du peuple, une propagande de masse véhiculée par tous les canaux de l’industrie de l’amusement.

La tyrannie sportive que les divers despotismes, États totalitaires et régimes policiers ont toujours choyée comme une structure de contrôle politique s’est aujourd’hui affirmée dans l’interminable série des circenses où se renforcent le populisme, l’aliénation culturelle et la servitude volontaire. Les clameurs du stade, les « ferveurs », les « passions » et les « vibrations » sportives célébrées avec tant de complaisance par les idéologues postmodernes, loin d’être une manifestation de la « démocratie égalitaire », débouchent sur une nouvelle forme d’intégrisme : l’intégrisme des foules vociférantes, du culte de la performance, de l’abrutissement populaire par « la monstrueuse mécanique du divertissement » (Theodor W. Adorno, Minima Moralia. Réflexions sur la vie mutilée, Paris, Payot, 2001). Editions Beauchesne 2006.

Voir aussi le Les Meutes sportives : Critique de la domination ed. L'Harmattan peut-être plus complet mais plus volumineux et plus cher.

* Coupe d'Europe de footbabal, course de vélo, et jeux olympiques à Londres.