lundi 27 juin 2016

Pour couper court aux bruits de couloirs (réaction à la manière dont a failli ne pas se dérouler le débat du 14 juin au Rémouleur)

Voici un texte en réaction à la manière dont a failli ne pas se dérouler le débat du 14 juin au Rémouleur sur "l'idéologie anti islamophobe".

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Pour couper court aux bruits de couloirs


A propos des manœuvres minables menées pour tenter de saboter le débat sur l'idéologie anti-islamophobe qui s'est déroulé au Rémouleur le 13 juin 2016, parce que faire taire, diffuser des ragots, calomnier et empêcher de débattre, c'est toujours asseoir son petit pouvoir sur un petit milieu.

Est annoncé pour la soirée du 13 juin au Rémouleur un débat qui doit permettre de questionner l'usage idéologique à la mode du terme « islamophobie ». Cette initiative, aussi nécessaire que courageuse, s'appuie sur un texte pertinent et argumenté intitulé « sur l'idéologie anti-islamophobe »(1)

Courageuse, parce que depuis quelques temps et particulièrement sur cette question, mais pas seulement, l'ambiance n'est pas tellement à la discussion. Une lecture aussi univoque que problématique cherche à s'imposer de force, en empêchant tout refus, toute remise en question ou discussion. Il faudrait désormais poser les questions politiques et sociales en termes identitaires et valoriser tous les communautarismes en allant jusqu'à normaliser l'emploi de catégories inacceptables et insensées comme « la race », ou à défendre certaines religions. Toutes les réflexions ou analyses qui sortent du cadre de ce nouveau prêt-à-penser sont soit sciemment étouffées, soit mollement ignorées dans un effet de consensus hallucinant.

Les textes identifiés comme contestant cette lecture sont refusés à la diffusion sous les prétextes les plus divers (du copyright des illustrations à la nature des commentaires qu'ils suscitent), que ce soit par exemple sur les sites d'infos des « mutu » ou sur Indymedia Nantes. Ceux qui sont identifiés comme participants à leur élaboration sont désignés à la vindicte militante, menacés de divers sévices par des bourreaux heureusement virtuels qui déclarent vouloir les « fumer », les « purifier par le feu » ou les enfermer pour les torturer. Ceux qui voudraient prendre la parole dans des réunions ou assemblées ont beaucoup de mal à se faire entendre. On use de tous les procédés que peut engendrer la mauvaise foi pour empêcher, à grande échelle, le débat, et on n'hésite pas, par exemple, à utiliser l'accusation infamante de racisme à l'encontre de militants dont on sait très bien qu'ils se sont mobilisés avec beaucoup d'autres depuis des années au côté des sans papiers ou contre les centres de rétention, pour ne citer qu'un petit échantillon montrant le caractère aberrant de la démarche. Un saut a même été franchi quand la bibliothèque anarchiste La Discordia qui a proposé plusieurs débats sur le sujet et diffuse un certain nombre de textes, d'origines variées mais au positionnement clair sur la question, en plus de diverses menaces (toujours virtuelles et/ou anonymes) de destruction spectaculaire, a été attaquée à trois reprises, 2 fois par des tags, et une fois par le bris des vitres de sa devanture (2). Des menaces virtuelles, des exclusions, un acharnement à censurer sur internet, l'arrachage systématique des affiches, des campagnes d'ostracisation et même des attaques sur un local, mais jamais de positions tenues et discutées, aucun argument, personne pour porter la contradiction dans les débats organisés, seulement la tentative d'imposer l'infamie et un climat de terreur. Cette discussion au Rémouleur, pour beaucoup, allait enfin être l'occasion d'entendre s'exprimer de telles positions de façon argumentée. Les désaccords devaient trouver là une occasion de se formuler en situation.

Courageuse donc, cette initiative est aussi et surtout nécessaire et on gagnerait à ce que de telles discussions se multiplient. Quand les uns et les autres se mettent à trouver indiscutables des termes plus ou moins conceptuels qu'ils n'auraient même pas envisagé d'utiliser il y a un ou deux ans, comme « la racisation » et « l'islamophobie » par exemple, et quand l'évidence consiste à défendre la religion des uns et la « race » des autres, il y a pourtant de quoi s'inquiéter, réfléchir, discuter... Plus encore, ce sont aujourd'hui des alliances inacceptables qui se mettent en place au nom de ces lectures simplistes et absurdes, que ce soit avec des intégristes religieux ou avec des militants professionnels qui développent des théories interclassistes et racistes. On entérine ainsi les manœuvres de quelques cadres politiques de l'université ou « des quartiers » qui assoient facilement leur influence par le chantage moral sur toute une aire à prétention contestataire, en même temps qu'on accompagne une évolution globale qui, des partis de gauche à l'université, en passant par les politiques d'Etat elles-mêmes, renforce les replis identitaires et communautaristes pour mieux empêcher toute perspective émancipatrice et révolutionnaire. Face à cette situation, le débat, la réflexion et la confrontation des idées et des perspectives sont non seulement souhaitables, mais aussi indispensables. Empêcher cette dynamique c'est déjà accélérer le processus qui vise à éteindre toute aspiration révolutionnaire. En effet, mis à part ceux qui se satisfont de petits arrangements infra-politiques et goûtent le confort d'un entre-soi minable, qui peut donc bien trouver de l'intérêt à empêcher ce débat d'avoir lieu ? Et pourtant, on dirait bien que certains ont choisi d'y consacrer une grande part de leur énergie.

Le débat de lundi dernier a été le terrain de ce type de manœuvres. Si la quasi totalité des participants n'avait pas été déterminé à ce qu'il se tienne, le sabotage aurait très bien pu être effectif. En préliminaire, et avec la volonté de couper radicalement cours à la discussion, un membre du Rémouleur qui avait déjà mis, autant qu'il le pouvait, des bâtons dans les roues de ceux du Rémouleur qui tenaient à ce qu'il ait lieu (par exemple en obtenant que le texte qui l'annonce soit refusé sur Indymedia Nantes en faisant passer ce texte pour illégitime) a créé un premier esclandre. Le prétexte en était l'exigence d'exclusion de quelqu'un venu participer au débat et qui a contribué à une brochure dans laquelle figure (parmi une vingtaine d'illustrations) une photo de lui en manifestation (3). Esbroufe et sous entendus manipulatoires lui permettent de jouer la montre et de faire monter l'embrouille en faisant croire à son bon droit. Il sera ainsi difficile d'expliquer parmi ce tohu-bohu qu'il s'agit d'une photo publique trouvée sur un site internet qui regroupe un reportage complet sur la manif en question (4), qui d'ailleurs n'est pas n'importe quelle manif puisqu'il s'agit de la « marche de la dignité et contre le racisme », manifestation racialiste que critique de manière argumentée la brochure en question, et à laquelle une petite partie du petit milieu radical a jugé bon de participer. Le collectif 8 juillet a même jugé opportun de négocier avec les organisateurs une place dans le meeting final, ce qui n'aura finalement pas lieu, ces derniers ayant posé comme condition qu'elle soit faite par un intervenant « non-blanc ». Pas d'intervention, mais des appels à participer à la marche et une présence en cortège avec banderole à la manif, notre embrouilleur amenant même sa pancarte pour apporter sa pierre judiciariste à l'édifice raciste en construction.

Vu le contexte, utiliser ce document photographique, c'est à peu près comme illustrer un article sur le premier mai, y compris pour critiquer la place des syndicats dans le mouvement social, avec une photo d'Arlette Laguiller tenant la banderole de LO. Il serait étonnant qu'elle s'en scandalise. Pas de scoop, pas d'indiscrétion, à la limite un droit à l'image qui pourrait permettre d'obtenir des royalties, et encore... Et puis, quand on parle de ce genre de manif, dont la promotion reposait principalement sur des esclandres médiatiques à la TV, sur les réseaux sociaux, avec ses figures, ses célébrités, etc. si on s'y rend avec sa pancarte, à visage découvert, n'est-ce pas pour être vu et participer à l’événement ? Et lorsque la même figure pose littéralement pour l'AFP ?(5)

L’intéressé et ses défenseurs n'ont alors rien d'autre à dire que « ça se fait pas », « pour des raisons de sécurité ». Mais si ces valeureux camarades, probablement impliqués dans des actions militaires clandestines de haute envergure à cette occasion-là, ne souhaitent pas que leurs visages se retrouvent dans les quotidiens de la presse nationale, comme participants à la marche de la dignité, qu'ils se masquent, ou mieux encore, qu'ils évitent les manifestations médiatisées (mais surtout médiatiques) de la gauche plurielle. Quoiqu'il en soit, nous les enjoignons à faire attention par le futur, mais aussi à se demander pourquoi la publication de cette photo (parmi d'autres) est la seule à avoir suscité leur indignation morale. Est-ce le seul camarade qui mérite cette attention ? Le copinage a-t-il ses raisons que la raison ne connaît pas ? Evalue-t-on un argumentaire à la quantité des amis de celui qui le porte ?

Mais non. On s'offusque, on continue d’asséner que « ça ne se fait pas », au nom du code des pirates sans doute. On a monté la tête là-dessus à son petit entourage, et on ment de manière éhontée en prétendant que celui qu'on s'efforce de virer, et au moins de faire sortir de ses gonds depuis 20 minutes, aurait pris lui même la photo et aurait été « vu avec un appareil photo » [sic]. Devant un tel procès, on est en droit d'exiger solennellement de savoir qui a vu quoi et si la personne au témoignage si crucial voudrait bien écrire ce qu'elle a vu, par exemple. On profère des accusations hors de propos et inacceptables comme « journaflic » et « balance ». Etre tenu à ce qu'on fait ou dit publiquement en se mettant en scène pancarte à l'appui, c'est être « balancé »… ? Les « journaflics », en tout cas les journalistes, et les balances, ça existe, c'est sérieux et personne ne doit agiter de telles accusations à mauvais escient, et tout à fait hors de propos.

On abuse donc sérieusement de la patience des gens en personnalisant le débat pour le neutraliser et en s'attaquant à celui, comme c'est un hasard étrange, qu'on a déjà réussi à exclure d'infokiosques.net. La prochaine étape est-elle l'expulsion locative ? Mais rien de politique sans doute : plutôt que de poser les désaccords, peut-être d'ampleur, qui expliquent que tout le monde ne soit pas de bonne humeur, on préfère jouer du chantage moral et affectif (« c'est lui ou moi »). Bref, on crée un premier incident et on règle ses petits comptes, en se posant en victime d'un méfait imaginaire et en essayant à toute force de pousser les autres à la faute, ce qui permettra de se poser à nouveau en victime, alors même qu'on tente le coup de force inacceptable de vouloir faire son propre casting pour le débat. Ce faisant, on essaye d'obtenir l'exclusion de quelqu'un dont tout le monde sait qu'il y a tout à fait sa place ne serait-ce que pour avoir contribué à la production et à la diffusion d'éléments importants de réflexion sur le sujet. D'ailleurs la salle ne s'y trompe pas, et réussit à obtenir de l'embrouilleur émotif qu'il la ferme enfin.

C'est alors qu'un drôle de gorille vient fort à propos essayer d'empêcher celui qui doit subir ces accusations diffamantes de répondre, le poussant de manière menaçante par derrière après avoir distillé un certain nombre d'insultes, curieux complément à la complainte victimaire à laquelle on assiste. Il faudra un peu de temps aux uns et aux autres pour comprendre ce qui se passe, mesurer le caractère inacceptable de cette demande d'exclusion, et affirmer une volonté claire de faire en sorte que le débat ait bien lieu. Avec un peu moins de détermination collective, chacun aurait pu simplement renoncer face à tant de mauvaise foi et d'agressivité.

Le débat commence, alors que le membre du Rémouleur désireux d'exercer son petit pouvoir d'exclusion fuit le débat faute de l'avoir empêché, non sans un peu de cirque préalable. Pourtant il s'était fendu d'un texte (6) d'apologue de la vacuité post-moderne au contenu relativement inexistant défendant l'usage de la notion d'islamophobie en s'appuyant sur les définitions du petit Larousse et du CCIF, pour nous apprendre que le racisme existe (merci à lui). C'est notable, car rares sont les arguments énoncés à l'appui de cette position, mais le texte ne sera pas porté au débat et son auteur se sera esquivé avant de pouvoir participer à une quelconque discussion. La raison en est peut-être finalement assez simple et il le dira lui-même : il n'a rien d'autre à dire que ce qu'il y a dans le texte… dans lequel il n'y a pas grand-chose, en tout cas à peine un dixième de ce qu'il défend d'habitude quand il n'a pas de contradicteur. Drôle de conception de ce que peut-être un débat.

Un peu plus tard, c'est tout ce qui restait dans la salle de partisans de l'usage du concept qui prennent le premier prétexte pour déserter la discussion, alors même qu'une intervention critiquant leur position est en cours. Se sentant visiblement en minorité, situation à laquelle ils ne sont pas habitués, ils préfèrent ne pas affronter la discussion, et espèrent ainsi encore ainsi saborder le débat. Rien n'y a fait et le débat a continué avec ceux qui voulaient sérieusement le mener, et c'est tant mieux, malgré tout.

Ainsi, ces « radicaux » sont incapables de soutenir la discussion dès lors qu'elle concerne un sujet important, actuel, et sur lequel un consensus n'est pas déjà entériné par un corpus « radical » préétabli. A propos du prix libre, du squat et des rapports de genre, on sait ce qui se fait, ce qu'il faut dire, quoi penser, à quoi doit ressembler, ce qu'on dit et ce qu'on incarne. Là, parce qu'il faudrait commencer à penser, à partir de ce qui est en train de se passer, risquer quelque chose sans doute, inventer peut-être, il n'y a, tout simplement, plus personne. Etre à la hauteur des enjeux historiques et répéter des pensée-slogans idéologiques « valables » de tout temps dans un petit milieu circonscrit sont deux choses différentes, même opposées.

On regrette donc que certains s'obstinent à refuser d'exprimer clairement leurs positions, de produire des arguments en accord avec leur comportement, de défendre par exemple leur participation en tant que groupe à la « Marche de la dignité » aux côtés du PIR, des entrepreneurs de banlieues « Pas sans nous » ou de militants islamistes comme Ismahane Chouder, ou à d'autres rassemblement, tiens donc, « contre l'islamophobie », par exemple, comme celui du 18 janvier de l'année dernière, en compagnie des Frères Musulmans en cortège, et d'une banderole portant un slogan aussi pertinent et émancipateur que « Touche pas à mon prophète » ou des pancartes « Je suis Muslim » ou « Je suis Mohammed [le « prophète »] », exposées sur un drapeau syrien, ou encore « halte à l'islamophobie » (7).

Depuis ce débat finalement réussi malgré le mauvais spectacle qui s'y est joué, ragots et bruits de couloirs se répandent. Comme toujours on accuse la forme pour ne pas avoir à parler du fond, on s'offusque au lieu d'expliciter des positions et d'être capable de les discuter.

Parlons sérieusement maintenant. Où est donc le problème ? Réside-t-il dans le fait de reproduire une photo largement publique de quelqu'un qui porte une pancarte dans une manif, ou dans le fait qu'une partie des militants « contestataires » aient choisi de se rendre de manière organisée à cet événement réactionnaire ? Est-ce celui qui diffuse une critique argumentée et illustrée de quelque chose d'inacceptable qui doit être ostracisé ? Jusqu'où ira-t-on avec de telles pratiques ?

Que pensent donc à la fin ceux qui s'offusquent et organisent des bruitages de couloirs, des pratiques de ségrégations raciales qui sont aujourd'hui promues jusque dans le milieu ? Que pensent-ils par exemple de ces intégristes de l'islam politique qui sont sollicités pour défendre les inculpés du mouvement social ? De ces conceptions séparatistes qui attribuent à chacun son racisme à lui ? De l'antisémitisme du dernier livre de la porte parole du PIR qui fait partie, elle même et en personne, de la fameuse MAFED qui n'aurait rien à voir avec les indigènes dont tout le monde prétend être très très loin alors qu'ils sont à deux pas de leur cirer les pompes ? Du rôle des religions, surtout quand elles étendent leur influence justement sur les « opprimés » ? Doit-on forcément penser que les post-colonial studies ont inventé ce que c'est que le racisme et en détiennent les clés ? Quand on rencontre des immigrés, doit-on considérer qu'ils sont d'une race particulière, ou les classifier en fonction de la teinte de leur peau ? Qu'est-ce qu'un « non-blanc » ? Que faire des juifs, des asiatiques, des indiens, des pakistanais, et de tous ceux qui ne rentrent pas dans le schéma ou qui alourdiraient la doxa ? Comment pourrait-on accepter de se considérer intrinsèquement comme « blanc » sans aller immédiatement se cacher tout au fond d'un trou ?

Cela fait maintenant près d'un an que des textes sont diffusés, des points de vue développés pour critiquer dans plusieurs optiques, par exemple anarchistes ou communistes révolutionnaires (donc athées, anti-républicaines et anti-laïques), les mauvais plis qui sont en train de se prendre et que beaucoup entérinent parfois simplement par appréhension des conséquences, dans le cas contraire, pour leur tranquillité et leur petite sociabilité de comptoir. Des amitiés à perdre, des conflits inévitables à prendre en main, des conflits d’intérêts idéologiques et relationnels à affronter parfois contre soi-même, etc. depuis la tentative d'OPA racialiste et pro-religion sur le milieu radical, c'est le lot quotidien de nombreux camarades et compagnons. D'autres préfèrent se terrer, ne répondre de rien, ne surtout rien clarifier pour maintenir l'illusion des communautés et des bandes affinitaires au sein d'un milieu dans lequel on prend ses aises, parfois, depuis plusieurs décennies -le ventre mou- quand d'autres s'acharnent à empêcher la discussion, par l'exclusion, la censure et l'auto-victimisation histrionique permanente. C'est par un régime de terreur discursive que ces sales manières de penser s'imposent. Culpabilisation, menaces, sanctions.

Il est temps de retrouver une capacité au débat et à la confrontation des points de vue, d'être à nouveau capable de réfléchir ensemble, d'éprouver nos divergences, et de réinjecter un peu d'« honnêteté » dans la chiourme milieutiste pour être à même de séparer le dit « personnel » et le dit « politique », de différencier l'obéissance à un chantage lié au maintien de petits potentats et l'affirmation courageuse et nécessaire de points de vue qui ne vont pas forcément dans le sens du vent.

Contre l'idéologie racialiste et anti islamophobe, retrouvons des perspectives révolutionnaires.

Juin 2016


Des participants au débat du Rémouleur
(5 selon la police, 20 selon les organisateurs)

1 - Cf. https://vosstanie.blogspot.fr/2016/05/sur-lideologie-anti-islamophobe.html
2 - Cf. https://ladiscordia.noblogs.org/imposer-lordre-moral-a-coup-de-marteau-communique-de-la-discordia/
3 - La brochure : https://ravageeditions.noblogs.org/post/2016/01/21/nos-revolutionnaires-sont-des-gens-pieux-cassandre/
4 - Des photos que l'on pourra retrouver ici : http://dignité.xyz/?p=728
5 - Cf. http://www.humanite.fr/que-recouvre-le-terme-dislamophobie-568608 ou http://www.illionweb.com/france-antimusulmans-2015/
6 - Cf. https://infokiosques.net/IMG/pdf/texte-leo-pirrate-v1.pdf
7 - Cf. note 3 et 5.

Les syndicats trahissent-ils ?

Les syndicats trahissent-ils ?

Si on se tape des "vitrines" saccagées des magasins syndicaux on relèvera néanmoins le propos plutôt ambigu qui accompagne le geste.
« C’est fini de trahir ».

Car enfin les syndicats trahissent-ils ? En ce qui nous concerne nous ne le pensons pas.

L’État, la bourgeoisie ne trahissent pas plus. Ils ont pour fonction d’œuvrer à la gestion de la reproduction de l'ordre capitaliste.

C'est peut-être reporter un peu trop facilement sur les syndicats l'absence d'un mouvement fort qui pouvait ou peut, doit briser l'emprise syndicale.

C'est en somme se défausser, pour mieux cacher notre impuissance face aux événements ou notre faiblesse.

Mais c'est aussi laisser passer pensons nous, qu'il est possible de "radicaliser" les syndicats. Pourquoi pas les partis ? ou l’État ?

Il était par exemple fort prévisible que les syndicats préféreraient tourner en rond comme des dératés autour du Port de l'Arsenal, dans un soucis de "compromis" ceci en l’annonçant comme une "victoire", alors qu'il était plus qu’inacceptable de défiler (surtout dans ce type de conditions) dans l'enceinte de la respectabilité, pour le cirque médiatique de la responsabilité donc de l'enterrement.

Que cela emmerde on peut aisément le comprendre. Mais cela laisse planer le doute sur la nature du syndicat, qui accompagne historiquement le capitalisme dans son déploiement.

Laisser entendre le contraire c'est faire croire aux syndiqués de "base" (qui seront éternellement "trahis") qu'ils peuvent espérer un jour le contraire.




VOIR AUSSI  


mardi 7 juin 2016

Les bolchéviques et le contrôle ouvrier 1917-1921 de Maurice BRINTON (A paraître)

Les bolchéviques et le contrôle ouvrier 1917-1921

Maurice BRINTON 

L'État et la contre-révolution




Un classique de l’extrême-gauche anti-léniniste, qu’il importe de republier dans une version actualisée.

Il a été écrit au début des années 1970 par Maurice Brinton, militant de Solidarity, un petit groupe anglais pour qui le socialisme devait reposer avant tout sur la gestion de l’industrie par les travailleurs eux-mêmes.

Il a été traduit peu après et publié dans une revue aujourd’hui disparue : Autogestion et Socialisme. Cahier N°24-25, septembre-décembre 1973.

Éditions Les Nuits rouges - 170p. A paraître....